Lancé en 2023 dans le cadre de la politique « Destination France », le programme « Développer le vélotourisme » vise à soutenir activement les territoires dans le développement de leur offre cyclable. Basile Le Clerc De Bussy, chargé de mission vélotourisme à l’ADEME, revient sur les objectifs de ce dispositif, les types de projets financés et lance un appel à candidatures aux offices de tourisme, comités départementaux et régionaux du tourisme pour s’emparer de cette dynamique.
« Un plan conçu pour répondre aux attentes concrètes des territoires »
Quel est l’objectif principal du programme « Développer le vélotourisme » lancé en 2023 ?
Basile LCDB : L’ambition est claire : accompagner les territoires pour renforcer l’attractivité de leurs itinéraires cyclables et accélérer le développement du vélotourisme. L’objectif est de faire de la France la première destination du tourisme à vélo d’ici 2030. Ce plan s’inscrit dans la dynamique de « Destination France » et bénéficie d’un financement de 6,36 millions d’euros, avec des appels à projets ouverts jusqu’au 31 octobre 2025. Nous finançons des projets concrets, adaptés aux besoins locaux, et nous encourageons tous les types de territoires à candidater, des zones rurales aux littoraux, en passant par les territoires insulaires ou fluviaux.

Revenons sur les trois leviers de financement pour structurer l’offre vélo-touristique. Quels types de projets peuvent bénéficier de ces financements ?
Le plan repose sur trois axes d’intervention :
1. L’aide à l’achat d’équipements pour permettre aux entreprises et collectivités de devenir des lieux labellisés « Accueil Vélo ». Cela concerne des équipements comme des abris, arceaux, bornes multifonctions… Avec des aides allant de 500 € à 20 000 €, c’est un premier pas concret pour structurer l’accueil des cyclistes.
2. La création ou l’amélioration d’aires de services, portées par les régions, les départements et les autres collectivités. Ces espaces doivent proposer des équipements essentiels : stationnements sécurisés, point d’eau, toilettes, espaces de repos… L’ADEME finance jusqu’à 55 % des projets, avec des coûts de projets médians autour de 30 000 € par aire.
3. Le financement d’études à hauteur de 70 % (plafonné à 35 000 €), pour la création de nouveaux itinéraires, l’accélération de la réalisation de tronçons de véloroutes ou encore la mise en sécurité des parcours. Ces études permettent d’envisager des aménagements durables, intégrant les enjeux de changement climatique, par exemple en adaptant les tracés en zones littorales, forestières ou fluviales.
Gardez en tête, en résumé, nous encourageons des projets ancrés dans le local et la diversité des pratiques.
Avez-vous des exemples concrets de projets soutenus ?
Oui, et c’est ce qui fait la richesse de ce programme. En Ardèche, par exemple, nous avons accompagné de nombreux prestataires de services, en lien avec l’ADT Ardèche qui incite les prestataires proposant des paniers repas « Goûtez l’Ardèche » à investir dans des équipements pour les touristes à vélo afin d’obtenir le label « Accueil Vélo », combinant ainsi parcours à vélo et découvertes gastronomiques.
Nous avons également accompagné des projets d’études de préconisation d’aménagements de services le long du littoral en Occitanie et Hauts de France. Ce type d’étude, aussi mené le long de la Seine à Vélo voit fleurir des aires de services financées grâce au dispositif le long de cet itinéraire.
Ce qui nous importe, c’est de soutenir des projets variés, adaptés à toutes les pratiques : du tourisme de séjour à l’itinérance plus ou moins sportive.
Comment les territoires peuvent-ils se lancer et candidater ?
Nous mettons tout en œuvre pour simplifier la démarche, notamment par la publication d’un guide pas à pas d’aide au dépôt de dossier afin de faciliter cette démarche pour les porteurs de projet. Nous organisons également des webinaires pour informer et inspirer. Le dernier vient de se tenir le 27 mai, en partenariat avec la Région Grand Est, pour discuter de l’itinéraire V52 Paris-Strasbourg. Nous serons aussi présents à la Conférence nationale du tourisme à vélo à La Rochelle à la fin du mois. Ces temps d’échanges sont l’occasion pour les collectivités de découvrir des exemples inspirants et de poser toutes leurs questions. C’est le moment d’agir : sortir du catalogue et oser des projets sur-mesure !
Qui peut candidater ?
J’invite les directeurs d’offices de tourisme, les chargés de mission mobilité ou tourisme des collectivités, les agences départementales et régionales du tourisme à s’emparer de cette opportunité. Il ne s’agit pas simplement d’ajouter des équipements à un catalogue, mais de concevoir des projets qui font sens localement, qui renforcent l’attractivité des territoires et soutiennent l’économie locale. Et surtout, nous encourageons à faire travailler les artisans et entreprises locales, comme cela a été fait en Ardèche pour la fabrication d’abris vélos. C’est une manière très concrète de contribuer à la vitalité des territoires.
Les appels à projets sont ouverts jusqu’au 31 octobre 2025, mais les dossiers peuvent être réalisés jusqu’à 18 mois après dépôt. C’est maintenant qu’il faut préparer les projets de demain ! N’attendez plus.
A retenir de cet entretien
Vous avez une envie de promouvoir et développer le vélotourisme sur votre territoire ?
Rendez-vous sur la plateforme AGIR pour déposer votre dossier de candidature.
Enfin, si vous avez une question, un doute, besoin d’affiner votre projet, vous pouvez envoyer un e-mail à Basile et son équipe à l’adresse suivante : [email protected]